Brasier
Si un jour tu me vois regarder les moissons,
L’œil au vent, dans les cils un morceau d’horizon,
N’oublie pas que les fées ne volent pas par deux.
Il est si doux d’aimer ; je sais que tu m’en veux.
Si un jour tu entends le chant d’autres sirènes,
Si un jour tu m’en veux de vivre en toi, sereine,
N’oublie pas que le vent souffle parfois du nord.
Il est vrai que jamais je n’ai lancé de sort.
Si un jour tu respires un relent de parfum,
Habit rouge semé qui enrobe ton crin,
N’oublie pas les odeurs d’un corps qui a aimé,
Sueur et trahison de ceux qu’on convoitait.