Cabinet graphologique (1)
Comme certains d'entre vous l'ont remarqué, j'ai "craqué" pour une tablette d'écriture cunéiforme...
En fait, j'avoue avoir choisi un peu rapidement cet objet, et préférer finalement cette tablette d'écolier:
Ce presse-papiers en bronze est inspiré d'une tablette scolaire provenant de Suse - ville perse biblique - et datant de la fin du troisième millénaire avant J.-C. Les sites mésopotamiens de toutes époques et le site de Suse plus à l'Est, ont livré un grand nombre de ces tablettes d'écoliers. Cette tablette de forme assez fruste, car façonnée par l'apprenti scribe, comporte trois lignes d'écriture de la main du maître. L'élève s'est efforcé de recopier certains signes, en dessous et au revers, avec une maladresse évidente.
Le petit scribe commençait par copier des textes simples, il lui fallait ensuite apprendre par cœur la prononciation des signes et des listes de mots groupés par catégories. Quand il était plus adroit, il s'exerçait à copier des œuvres littéraires. Le chef-d'œuvre de la copie d'un grand texte couronnait ses études.
Ce poids était utilisé par les Elamites de Suse, vers 2000 ans avant notre ère. L'idée de donner aux poids la forme d'un animal remonte sans doute vers 3500 ans avant J.C., à l’époque de l'élaboration de la première comptabilité, qui devait déboucher en Orient sur l'invention de l'écriture.
Les denrées comptées étaient matérialisées par de petits objets façonnés en argile, de forme géométrique ou en forme de têtes de bétail, de volailles, voire aussi de fruits, de meubles, etc. Peu avant 2000 ans avant J.C., les rois sumériens s'avisèrent de codifier les lois et l'idée se répandit de façonner les poids en forme de canards, rappelant par leur belle simplification les petits modèles d'autrefois.
Les Elamites de Suse, voisins des Sumériens et des Babyloniens, adoptèrent cette forme avec prédilection et constituèrent des séries de poids décroissants.