Huis-clos
La buée a coulé. Une trace de main
S’est imprimée ici, sur le bord de mon cœur.
Impudique, ébahie, elle a suivi le train
Qui ne revenait pas, sur le chemin des peurs.
C’était un jour, avant que le temps ne trépasse.
J’étais naïve, encore, remplie de ces espoirs
Qui font croire en la vie, aimer les gens qui passent,
Regarder l’avenir avec des yeux trop noirs.
Le temps est mort hier… ou avant, je ne sais.
Mes illusions d’un coup ont failli, sont parties.
J’ai cru, pour un instant, mais j’étais insensée,
Avoir trouvé l’amour, l’amitié et la vie.
Les fleurs ont fané dans un ruisseau trop clair.
L’eau un instant troublée m’a vite laissé voir
Ce qui ne s’oublie pas, rancœurs éphémères,
Concessions arrachées qui ont tué l’espoir.