Décadence (2)
Il est l'heure de vous livrer mon interprétation.
Notre monde occidental, immeubles noirs perdus dans un ciel gris, est en train de s'effondrer sous son propre poids. Notre monde occidental, petites cages obscures, s'écroule, et plus le temps passe, plus ces excès détruisent le reste du monde (petites cases sur la plage, l'image est cliché, mais il ne faut pas trop en demander à mes "talents" de dessinatrice !!). Notre monde occidental ne s'aperçoit de rien, tellement habitué à la grisaille. D'ailleurs, chacun est enfermé chez soi, et les fenètres brillantes ne s'ouvrent pas sur l'extérieur, alors que les cases n'ont même pas de porte (et le sable entre plus vite dedans !).
C'était la première étape d'interprétation, mais il y a autre chose à dire :
On pourrait rajouter qu'à terme, l'horizon anthracite aura tout envahi, lorsque le temps se sera écoulé. Qui sera encore là, alors, pour retourner le sablier et reconstruire le monde ? Et d'ailleurs, ce sablier n'est-il pas "à sens unique" ? Le monde est-t-il un "éternel recommencement" ou bien... Quand tout sera cassé, si quelqu'un demeure et tente de tout reconstruire, le sable sur lequel nos existences fragiles sont construites ne s'échappera-t-il pas dans le néant ? "Avec le temps, va, tout s'en va..."
Et puis il y a cette comète noire, qui tombe sur le monde et bientôt accélèrera sa destruction. "Comète de Haley", peut-être, mais étoile noire, surtout... Mais en réalité, vient-elle du ciel ? Peut-être si on pense à "l'étoile de Saint-Exupéry", mais pas dans son contexte habituel : le petit prince, seul sur son étoile, tranquille, isolé, n'est-il pas "individualiste" ? Est-il heureux ?
Pour moi, cette étoile noire, c'est le pendant actuel du soleil noir des romantiques : ce n'est plus la mélancolie qui nous guette, mais l'égoïsme, avec tout le mal qu'il peut faire. Avec le temps, on oublie la tendresse, on oublie le détour d'un regard, avec le temps on n'aime plus.
Mais après tout, pourquoi faudrait-il interpréter "justement" et oublier de se laisser porter par notre subjectivité personnelle ??
Moi, le monde dans lequel je vis me fait peur, parfois, quand je vois avec quelle désinvolture nous nous acharnons à le détruire... Et vous ?
C'est mon monde, enturbanné de gris, cendré
D'indifférence, qui s'écroule au ceux de ses excès.
C'est mon monde, étrangement désert de sable,
Qu'on engloutit sous une dune intarissable.