Mille et un petits bonheurs (20)
Je suis dans le train... pourquoi ? c'est bien simple : je suis allée avec mon amoureux passer le week-end, lundi compris, chez "beau papa et belle maman", l'expression étant usurpée mais elle me fait rire. Je vous rassure tout de suite, j'ai passé un bon week-end : beau papa sait bien choisir le vin et l'armagnac, belle maman avait fait un pot au feu au chou (rien que d'en parler, les poils se dressent sur mes bras) mille fois moins bon que celui de ma maman (d'abord y'avait pas de mique et j'ai pas vraiment pu "faire chabrot" - vous trouverez tous les détails ICI, il y avait du chou, ce qui donne un drôle de goût au bouillon, qui d'ailleurs n'était pas assez dégraissé à mon goût), moins bon aussi que celui que je fais (faut pas non plus abuser) mais quand même correct... Et puis je n'ai eu que 9 trous de golf à suivre dans la boue (et même pas sous la pluie), j'ai fait de jolies photos de branches d'arbre mortes sur ciel gris, bref... un week-end agréable, somme toute !
Mais je me laisse aller à tout raconter alors que le contenu de mon message n'est pas du tout celui-là. Nous étions arrivés en voiture à Rennes vendredi soir. Comment se fait-il que je rentre en train sur notre belle capitale ?
L'Homme (le mien en tout cas) a décidé de ramener à Paris son "bureau" (je vous en mettrai une photo bientôt, que vous puissiez vous rendre compte de la taille de la bête), bureau qui certes se démonte en un nombre quasi incalculable de morceaux (quatre, je crois, sans compter les tiroirs et autres vis en pagaille, mais ce ne sont pas les vis qui prennent beaucoup de place), mais prend pour autant toute la place dans la voiture. Me voici donc reléguée au train, toute seule, et je me creuse la tête pour trouver quel sera le petit bonheur de demain (certes, j'ai des listes qui s'allongent, mais j'ai du temps, autant en profiter).
A côté de moi, il y a une grand mère qui lit, un couple qui se bécote, un post ado qui dort et une famille qui crillaille. Pas de quoi faire le plein de bonheurs ! Et pourtant, pendant que son petit frère hurle à la mort, la petite fille (oui, dans la famille qui crillaille, il y a deux enfant, petit frère et grande soeur, trois et six ans) la petite fille donc regarde autour d'elle, curieuse, et s'avise de ma présence. Elle m'examine un moment. Je me soumets à son investigation, tranquille, je n'ai que ça à faire, ayant fini mon livre, feuilleté le magazine féminin stupide pendant dix minutes et n'ayant pas envie de dormir. Echange prolongé de regards, puis mademoiselle esquisse un sourire timide, puis d'un coup, voyant que je ne suis pas méchante, se met à rayonner, ses petits yeux fixés sur moi... Les enfants sont magiques !
Petit digression sur le pot au feu :
Je sais que certains mettent du chou dans le pot au feu. Je suis résolument contre. D'une part, le chou va "troubler" le bouillon, lui donner un air moins net, un peu trop de consistance. D'autre part, le goût du chou ne sied pas à la viande de boeuf. Si vous voulez mettre du chou dans un plat de ce type, la potée est parfaite !
Par ailleurs, certains, sous des prétextes "historiques" soutiennent qu'il n'y a pas de pommes de terre dans le pot au feu. Après tout chacun fait comme il veut, mais affirmer que la pomme de terre est interdite sous prétexte qu'elle n'est consommée en Europe que depuis trois siècles, c'est se priver d'un petit bonheur, parce que la pomme de terre, elle, sied très bien à la viande de boeuf.
Deux autres incontournables du pot au feu : la mique et "faire chabrot"... La Michelaise vous explique cela mieux que moi, et vous comprendrez bien pourquoi je me suis sentie un peu frustrée !
Le dernier point à ne pas négliger est le bouillon, ou plus exactement le dégraissage du bouillon. Pour cela, deux solutions : le soir où vous déguster le plat juste cuit, il est conseillé d'utiliser une saucière ou une théière pour verser le bouillon dans les bols en éliminant la graisse. Et pour le lendemain, il suffit de mettre le tout au frigo et d'enlever soigneusement la couche durcie avant de remettre le bouillon à chauffer... Mine de rien, cette étape est très importante !
Dans l'éclat du sourire d'un ange.