Venise : détail n°2 - Venise romantique
Une des étapes de notre périple vénitien a été une halte fraîche sous les cyprès du cimetière "San Michele". Cette petite île isolée (n’est-ce pas un pléonasme ?) est charmante de solitude et de nostalgie.
Quand le soleil joue entre les branches des arbres, on ne peut que se laisser rattraper par la mélancolie, et déambuler sans but entre les tombes de tous les âges.
Et ce lent cheminement nous a mené jusqu’à cette mystérieuse sépulture, dans un coin du cimetière orthodoxe. Devant un mur de pierres brutes où grimpe un lierre à moitié mourant se dresse une colonne interrompue, et on peut y lire ces quelques mots en latin :
Hyeme et aestate
et prope et procul
usque dum vivam et ultra
"En hiver et en été, et de près et de loin, en attendant que je vive et au-delà…"
Aucun nom ne vient compléter l’inscription, et l’endroit se remplit de mystère. Les deux mains qui cherchent à s’atteindre, dans un geste éternel, donnent à ce monument un air d’amour impossible…
Je suis perdu.
Ta main tout au bout de mes doigts,
Infiniment figuratif.
Deux âmes nues,
Eternellement reliées
Grâce à un geste minéral.
Au temps passé,
L’hypocrite inhumanité
Nous a façonné une croix.
Deux mains tendues,
Irréversible irrévérence
Envers les traditions sacrées.